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Archivé: A La Table de Cana Paris – Gennevilliers, on apprend aussi le français !

Une maîtrise insuffisante du français peut constituer un frein à l’emploi. Monique, bénévole au sein de l’Association La Table de Cana Paris Nord-Ouest (LTCPNO) enseigne le français gratuitement aux salarié-es de La Table de Cana qui le souhaitent.

Que fais-tu à La Table de Cana Paris-Gennevilliers ?

Monique : Je donne des cours de français et d’alphabétisation au moins une fois par semaine à des salarié-es en insertion, des femmes, surtout. Je donne aussi quelques coups de main quand c’est nécessaire. Dans la vie, je suis professeure d’allemand à la Légion d’Honneur dans le secondaire et le supérieur, et j’enseigne aussi la traduction à l’ISIT. En fait, je n’ai jamais quitté le rôle d’encadrante et d’enseignante.

Pourquoi as-tu choisi d’être bénévole à La Table de Cana Paris-Gennevilliers ?

M : J’ai connu La Table de Cana Paris – Gennevilliers grâce à mon mari qui a fait partie des tout premiers bénévoles. J’en ai toujours entendu parler. J’ai commencé à aider dans les années 1990 quand nous sommes allés à l’Elysée pour donner un coup de main sur une réception. Aujourd’hui, j’ai plus de temps et je viens une fois par semaine pour enseigner le français.

Je trouve que cette entreprise solidaire est un beau projet, ainsi que l’association qui aide au-delà du travail. Par exemple, cet été, une semaine de vacances était proposée à tous et toutes, sans distinction ou hiérarchie, dans un très bel endroit à Loisy, dans l’Oise. Le gérant était là, ainsi que le fondateur de La Table de Cana, Franck Chaigneau. C’était une semaine de calme où certain-es salarié-es sont venu-es avec leurs enfants. Tout le monde se retrouvait autour d’activités diverses.

Peux-tu nous raconter un bon souvenir de ton expérience de bénévole à La Table de Cana Paris – Gennevilliers ?

« Même si ça n’est qu’une heure par semaine, cela va au-delà d’un simple cours de français. Cela participe à l’estime de soi, un sentiment qui est parfois à restaurer chez les unes ou les autres.»

M : Il y en a plusieurs ! Ma première élève, Nini, était analphabète, c’est-à-dire qu’elle ne savait ni lire ni écrire, que ce soit dans sa langue, le cambodgien, ou le français. Elle avait également des difficultés à s’exprimer à l’oral en français. Nous avons travaillé ensemble, elle a appris à son rythme. Et juste avant Noël, elle m’a appelée pour me souhaiter de bonnes fêtes et me dire que je suis la bienvenue chez elle. Il y avait de la joie dans sa voix. Une autre élève, Glory, apprend les emblèmes de la République française pour tenter d’obtenir la nationalité française. Elle s’essaye à chanter la Marseillaise en faisant la plonge ! Nous avons fait aussi une sortie culturelle à Paris avec Glory, son fils de 10 ans, et une autre salariée, Fouzia. Glory m’a impressionnée. Elle a renseigné une touriste australienne en anglais (elle était institutrice en anglais au Nigéria) mieux que je n’aurais pu le faire moi-même !

Pendant les cours, il n’y a pas de jugement, on oublie le regard que porte la société sur ces personnes qui ont parfois traversé des choses difficiles. Elles sont toutes motivées par l’envie de s’intégrer, d’encadrer et d’élever leurs enfants. Ce qui me nourrit, ce sont leurs sourires. Les cours se passent toujours dans la bonne humeur, c’est un moment hors du temps. Même si ça n’est qu’une heure par semaine, cela va au-delà d’un simple cours de français. Cela participe à l’estime de soi, un sentiment qui est parfois à restaurer chez les unes ou les autres. C’est une façon pour moi d’apporter ma petite pierre à l’édifice.